Durée
Distance
Dénivelé
Un itinéraire d'ampleur, au calme, dans une belle et grande face. Pas de difficultés importantes, du gaz et une vue imprenable au "sommet" de la voie.
## Introduction
Entre l'Aiguille de l'Olan et la Pointe Maximin se trouve une grande face. Après plusieurs pèlerinages dans cette belle vallée de la Lavey à la recherche de lignes de glace, nos yeux n'ont eu cesse de parcourir cet imposant mur. En décembre 2016, nous avons fait une première montée dans cette face, imposante et sauvage. Le rocher est tantôt bon et facile à protéger, tantôt trop compact, et des fois, fidèle aux Écrins, bien pourri (globalement bon quand même).
Cet itinéraire ne présente que peu de difficultés et permet de se confronter facilement à une grande face avant des ascensions plus longues et difficiles. La ligne décrite est celle que nous avons suivi lors de notre seconde montée dans la face. Il y a moult possibilités, certaines vous mèneront aisément au sommet, d'autres se solderont par un échec...
## Approche
Le départ se fait au parking situé quelques centaines de mètres avant Champorent, en contrebas. Du parking, suivre les panneaux jusqu'au refuge de la Lavey.
Il faut compter 1h15 d'approche. L'idéal est de faire l'approche la veille et de dormir au refuge. Le départ de la voie est à 2h du refuge.
Partir donc en direction de la Pointe Maximin. Bifurquer à gauche sur le glacier d'Entre Pierrou pour rejoindre le pied de la face à la verticale du T d'Entre Pierrou (voir carte IGN).
Rejoindre la rimaye dans le centre de la face. Viser la rimaye qui est dans la continuité de la crevasse évidente au milieu du glacier.
Rejoindre la gauche de la rimaye, sous un mur imposant et compact. Il est possible d’y laisser quelques affaires, elles seront à l’abri des chutes de pierres et de neige.
## Voie
La voie parcourt la face au plus simple. La face prend le soleil sur la partie haute en milieu de journée jusqu'assez tard dans l'après-midi (en avril). Le "sommet" est au soleil, assez salvateur après plusieurs heure dans cette face N. Le rocher va de bon trop compact à tas de gravier infâme. De façon générale il est correct. La retraite n'est pas forcément compliquée, il faut juste avoir quelques pitons et de la cordelette à laisser si besoin.
### Première Partie - jusqu'au névé
« *Cette première partie est technique et grimpante, avec la majorité des longueurs clés de la voie. Une succession de placages et de courtes sections mixtes, pas toujours évident à protéger. Les difficultés ne dépassent jamais le WI4 (quelques mètres à peine, faciles à protéger dans le rocher) et le M3+.* »
Franchir la rimaye au mieux, en son centre si possible, en visant les meilleurs placages au-dessus, limite vers la gauche. Grimper quelques mètres puis traverser sur une petite rampe évidente, pour rejoindre le dièdre fissuré évident 10 m à droite. Remonter le dièdre et en sortir par la droite en suivant les bonnes fissures. Continuer en ascendance à droite pour rejoindre un goulet en neige. Il y a un relais équipé d’une cordelette bleue sur la gauche du goulet.
Partir en traversée vers la droite afin de rejoindre et traverser la dalle compacte. Suivre les placages au mieux pour rejoindre l’énorme bouchon de neige posé sous le dièdre 20 m à droite. Pas facile à protéger, demande un peu de finesse, mais pas de difficulté majeure. Remonter sous le dièdre et prendre à l’horizontale à gauche dès que possible. Faire relais au pied du mur raide avant d’attaquer le placage raide qui part droit au-dessus.
Remonter le fin placage évident vraiment classe. Vous croiserez un des rappels de la descente (cordelette bleue reliée avec une cordelette rouge à un piton). Continuer et faire un relais sur la droite dans la pente de neige. Continuer ensuite droit dans les placages pour rejoindre le premier névé de la face, en ascendance vers la gauche. Vous trouverez un autre relais de descente en cordelette jaune/rose (brin d’ice line délavé).
### Seconde Partie - du névé au sommet
« *Cette partie est plus "roulante", il est possible de grimper en corde tendue sur de longues sections. Attention à la neige changeante et pas forcément très consistante, parfois posée sur des dalles ou du rocher pourri. Rien de dur, mais protections pas toujours évidentes à poser. La dernière longueur est la longueur clé de la voie. Il est possible de la grimper à mains nues, ce qui donne un 5b bien sympa sur un beau rocher.* »
Continuer sur le névé vers la gauche. Prendre à droite au bout d’une centaine de mètres dans le couloir évident en placage/neige. Remonter au mieux toujours en ascendance légèrement à droite pour viser le gendarme sommital, un peu plus de 200 m de grimpe. Quand vous voyez le gendarme, rester sur l’arête de droite en neige pour venir buter sous le gendarme. Vous croiserez un premier relais de descente. Continuer, en croiser un second et faire le relais 10 m au-dessus sur un autre bon becquet. Ne pas prendre le dièdre évident droit au-dessus (caillou pourri). Grimper en ascendance vers la droite pour rejoindre un dièdre à droite. Le remonter et le quitter après une vingtaine de mètres sur une vire qui part à droite pour contourner le gendarme. Vous arrivez sur l’arête faîtière. Passer en face S, tirer sur la gauche pour trouver le premier rappel. Il est placé au sommet du dièdre que vous n’avez pas grimpé pour atteindre le sommet du gendarme, autour d’un becquet, cordelette bleue. Le sommet de la voie n'en est pas vraiment un. Il s'agit de l'arête qui lie l'Aiguille de l'Olan et la Pointe Maximin. Il est possible de rejoindre un de ces deux sommets et de descendre ensuite. Cela devient alors une course bien plus longue et plus engagée, que nous avons choisi de ne pas faire. Les infos sur la traversée de l'arête sont disponibles dans un des topos Labande.
## Descente
Tous les rappels sont équipés. Corde de 60 m obligatoire. Certains rappels sont à un peu plus de 60 m, il faut parfois désescalader un peu. Penser à prendre quelques mètres de cordelette et quelques pitons pour rééquiper les relais si besoin ou les renforcer.
De l’arête, descendre droit dans le dièdre, le relais suivant est sur la droite (quand on regarde la face depuis le bas) un peu avant d’atteindre les 60 m, une cordelette sur un becquet.
Continuer dans l’axe pour attraper le rappel suivant qui est sur un becquet au milieu de la pente de neige.
Le suivant est à 60 m +, en suivant les pentes légèrement vers la gauche. Le relais est sur un gros becquet à droite avec une cordelette rouge. Continuer en suivant les pentes et l’arête, ne pas s’engager dans le couloir qui part sur la droite. Le relais est à 60 m +, un piton universel relié à un coinceur avec une cordelette rouge. Le rappel suivant est dans l’axe, à 60 m, une cordelette rouge dans le mur raide. Rejoindre le relais sur le névé croisé à la montée, 60 m +.
Viser le pilier rocheux pour aller chercher le rappel suivant. La cordelette est visible depuis le relais du névé. Descendre dans l’axe du pilier (attention mauvais rocher, le relais suivant est dans l’axe des chutes de pierres), rejoindre le relais croisé à la montée (cordelette bleue et piton lame avec cordelette rouge). De là, bien tirer à gauche pour rejoindre le premier relais croisé à la montée en cordelette bleue.
## Retour
Compter une bonne heure de descente jusqu'au refuge, puis 1h15 pour revenir à la voiture. Il est possible de dormir au refuge si vous avez explosé l'horaire.
Cet itinéraire est possiblement un des plus faciles de cette partie de la face. Ce n'est pas celui que nous voulions ouvrir initialement. Mais compte tenu de la sécheresse de la face, nous avons fait au mieux. Au moins les rappels sont en place. Cette voie ne mène pas à un sommet mais à l'arête entre l'Aiguille de l'Olan et la Pointe Maximin. Rejoindre un de ces deux sommets est possible mais rallonge considérablement la course. De plus, le rocher de l'arête est plus que limite, voire bien mauvais à certains endroits.
Pour info, il y a du réseau à certains relais, du moins assez pour les secours si besoin. Désolé les geeks, il n'y a pas encore de 4G dans cette face, heureusement d'ailleurs.